Trois albigeois qualifiés aux championnats du Monde qui vont se dérouler à Paris du 23 au 31 août :

• Romain MESNIL (perche) Qualification le mardi 26 à 18 H 45 - Finale le jeudi 28 à 18 H 30
• Nicolas AÏSSAT (800 m) Série jeudi 28 à 20 H 35 - 1/2 finale vendredi 29 à 20 H 40 - Finale dimanche 31 à 17 H 30
• Virginie MICHANOL (4 x 400 m) Série samedi 30 à 18 H 55 - Finale dimanche 31 à 19 H 35

ARTICLE de la Dépêche du Midi (13 août)

«Je ne me rends pas encore compte. Ca doit être grandiose ! Je vais être avec des gens que j'admirais encore il y a deux semaines. Il va y avoir des stars partout ! » La voix est pleine d'émotion, le ton gai et survolté. Virginie Michanol a la tête dans les étoiles depuis dimanche. Depuis qu'elle a appris qu'elle participerait aux Championnats du monde. Alors qu'elle rentrait à peine de Pologne, la fédé l'a appelée pour lui apprendre la nouvelle : elle fait partie des sept élues pour le relais du 4x400 m.

La rumeur d'une possible sélection circulait pourtant depuis quelques jours déjà. Lors des championnats d'Europe juniors en Finlande fin juillet, elle a impressionné le staff sur un 200 m quasi-parfait (sa véritable spécialité) où elle a remporté la médaille de bronze. Mais c'est sur le 4x400 m qu'elle a surtout marqué des points.

À la fin des championnats, le coach des juniors, Olivier Belloch, lui faisait part, avec la défection de Marie-José Pérec, d'une possible sélection. Pour cela, il lui fallait courir en moins de 53''50 lors d'une compétition en Pologne la semaine suivante. Aussitôt dit, aussitôt fait, l'Albigeoise a avalé la course en 53''42.

Il n'en fallait pas plus à Robert Poirier, le DTN, pour lui donner sa chance. Depuis, tout va très vite. Rentrée dimanche d'Europe de l'Est, elle est partie hier rejoindre les autres athlètes à Marcoussis.

Mais comment aborder une telle échéance quand on a à peine 18 ans ? « La pression va commencer à monter pendant le stage de préparation. Je vais profiter des Mondiaux pour observer les professionnels, voir comment ils font, comment ils se préparent. C'est du bonus pour moi tout ça, je ne sais même pas si je serai dans les partantes le jour de la course. Mais une chose est sûre, ça va m'apporter beaucoup de choses ».

La saison dernière, alors qu'elle était encore cadette, elle a été surclassée et a participé aux championnats du monde juniors. Déjà, elle a beaucoup regardé les autres athlètes durant cette compétition qui lui a « beaucoup servi ». Elle y a appris comment mieux gérer la pression inhérente aux grands championnats.

Virginie est une jeune fille déterminée qui n'abandonne jamais. Une marque de fabrique chez les grandes championnes. Elle ne compte donc pas faire de la figuration dans cette équipe du 4x400 m. Pour faire la différence avec les autres, elle va s'appuyer sur son mental, plus que sur son physique, « ça a toujours marché jusqu'à maintenant ».

Mais elle avoue craindre tout ce chamboulement. De plus, elle ne connaît pas les filles avec qui elle va faire équipe. D'elles, elle dit que « ce ne sont pas des adversaires mais des coéquipières », et que les amitiés ne mettent généralement pas plus de quelques jours à se nouer. Elle ajoute, rassurée, « de toute façon, Nico (Aïssat) et Romain (Mesnil) seront là ».

Et quand on lui demande à quoi est due cette flopée de champions albigeois, elle éclate de rire : « C'est une question que tout le monde se pose. Albi n'est pas un grand club, il n'y a pas beaucoup d'argent… Ça vient certainement de la bonne entente au sein du club, on s'y sent bien. Et les formateurs sont très bons. » Et si sa sélection la comble au plus haut point, car la souffrance accumulée lors des années d'entraînements est balayée d'un coup par la magie de l'événement, elle vient aussi récompenser dirigeants et entraîneurs qui « placent » trois Tarnais aux Mondiaux.

Mais ensuite, à peine rentrée de Paris début septembre, Virginie devra se préparer pour une autre course, de fond celle-là : l'obtention du baccalauréat.